Version musicale pour Saxophone soprano solo et dispositif électronique
Composition musicale : Gérard Buquet
Saxophone solo : Louis Hognon
Production Flashback Perpignan
Coproduction CNSM de Paris

INSPIRATION

Lors d’une visite il y a quelques années au musée d’art égyptien de Turin, j’ai été frappé par la force expressive des statues qui par leur immobilité et leur silence parvenaient à me « parler si intensément ». Je n’ai pu m’empêcher de comparer notre époque si bruyante, si bavarde et si agitée avec le silence et l’immobilité de ces représentations de l’Égypte ancienne. J’ai également été très sensible à la perfection et la sobriété des formes exaltant pourtant un paroxysme d’imaginaire, de liberté d’expression et de fantaisie. Ému par cette expérience du musée de Turin, je me suis mis à la lecture du « livre des morts égyptiens » dont la remarquable préface de Grégoire Kolpalkchy a été une grande source d’inspiration. J’ai ensuite choisi le texte n°64 intitulé « la sortie de l’âme » et décidé de l’utiliser comme élément structurant et formel de ma composition.
Le titre « Mnémosyne « se réfère à la déesse de la mémoire et par extension à la mémoire profonde de notre « vieux cerveau ». Ce titre fait également référence aux travaux de Aby
Warburg.

DESCRIPTION

Mnémosyne se divise en 7 parties, chaque partie s’inspirant du contenu symbolique du texte initial.
Le saxophone solo représente le « personnage central « et est accompagné sur la partie diffusée par hautparleurs par des dédoublements opérés par des voix de saxophones
préenregistrées, diffusées par 8 hautparleurs et spatialisées dans l’espace. Un autre matériau sonore significatif participera à la texture sonore de la partie diffusée par hauts parleurs : les multiphoniques de saxophones, sons complexes où les timbres s’entremêlent aux hauteurs dans un alliage mystérieux et se rapprochant des textures électroniques.
D’autres instruments traités figureront sur la partie diffusée créant à la fois une passerelle entre l’instrument acoustique et l´univers électroacoustique et interrogeant l’écoute de l’auditeur par ce chevauchement sonore subtil entre ces deux entités sonores.
Il s’agit en l’occurrence de sons de harpe préparée, de piano préparé, de clavecin préparé (avec des objets placés sur les cordes et créant des sons inharmoniques) épaulés par la
présence du jeu instrumental des ondes Martenot.
Une partie purement électronique viendra compléter l’accompagnement du soliste notamment avec l’utilisation des « GRM tools ».
Les hautparleurs éclairés joueront un rôle scénique de « personnages immobiles et parfois silencieux ».